Valérie Robert était une bonne amie. Ses parents étaient amis des miens. On était souvent l’un chez l’autre. La plupart du temps on était également avec sa grande soeur, Véronique.

Nos parents faisaient partie d’une bande qui sortait souvent ensemble. Ils allaient à la pêche aux écrevisses, se retrouvaient à dîner, passaient du temps ensemble. On a donc joué au bord de l’eau, dans les prés, dans les granges, dans nos chambres.

Puis la bande de copains a un peu éclaté : Pierrot, le père de Valérie s’est brouillé avec son frère Georges, ils ne se parlaient plus. Puis un jour, mon père a été élu maire. Le père de Valérie s’est présenté contre lui. Plusieurs fois. Sans succès. Bref, la vie. Ils se sont moins vus, leurs enfants également. Pierrot a arrêté de se présenter aux élections. Mon père non.

La dernière fois que j’ai croisé Valérie, c’était à Paris; il y a une quinzaine d’années. On s’est croisés par hasard, devant le jardin des plantes. On a parlé un moment, on a dit qu’on se reverrait. Puis rien. Elle est partie vivre en Australie, je sais qu’elle a un enfant. Ou deux.

Lorsque je croise les parents de Valérie, ils sont toujours aussi gentils. Ils me donnent des nouvelles. La dernière fois, c’était dans la micheline entre Limoges et Pompadour.