Anne-Marie Golfier vit encore à Pompadour. Je la vois parfois passer lorsque je rentre chez moi. Je la vois parce qu’elle se déplace à pied, ce qui est rare à Pompadour, où on la plupart des gens prennent leur voiture pour faire 50 mètres. Dans les rues, les gens sont tellement associés à leur voiture que si je passe plus de 15 jours à Pompadour, je finis par reconnaître les voitures, donc les gens qui sont dedans.

La plupart du temps, je ne reste que quelques jours, je n’ai pas le temps de reprendre ce réflexe; je suppose que je suis très impoli, je ne salue personne.

Anne-Marie, c’est différent : c’est une piétonne. Je reconnais sa démarche de loin, la tête un peu rentrée dans les épaules, surtout s’il fait un peu froid. Elle marche vite.

Je dirais qu’on a le même âge,  même si elle ne se trouve pas sur la photo de classe que Nathalie Mégie m’a envoyée.

Je me souviens que lorsque j’étais petit, c’était monsieur Golfier qui venait installer l’antenne de télévision. C’était encore quelque chose de pas très au point, la télévision. Monsieur Golfier montait sur le toit et nous rendait le son et l’image. Pour moi, c’était comme s’il avait des super-pouvoirs. Je me souviens de la petite boutique où on allait le chercher lorsqu’on avait besoin de lui.

J’associe Anne-Marie au Club Méditerranée également. A une époque, elle se trouvait souvent à l’accueil. Je ne sais pas si c’était son job ou bien des extras qu’elle faisait. Ma mémoire est confuse mais j’ai une vague idée que c’était la mère d’Anne-Marie qui travaillait au Club Med.