Frédéric Cherchève

26 Jan 2014 | Portraits | 0 commentaires

Frédéric Cherchève est mon parrain, sa femme Durdrey est à l’origine de l’une de mes expériences culinaires ultimes.

Lorsque j’étais enfant, Frédéric venait à Pompadour; j’en ai un souvenir très confus. Je me souviens que c’est lui qui m’a offert les versions pour enfant des aventures d’Ulysse et de la Guerre de Troie. Au début, j’ai trouvé que c’étaient les cadeaux les plus nuls de la terre, des sales bouquins pas intéressants. Puis je me suis mis à aimer les dessins. Surtout les frises géométriques qui séparaient les chapitres. Et un jour je me suis mis à lire. Depuis, je relis l’Odyssée environ une fois par an…

 

Son aura pour moi venait du fait que son père, dentiste, pratiquait l’hypnose pour anesthésier ses patients. J’ai été frappé par le reportage passé à la télé à son propos.

Il a également accompli un exploit dont on a parlé longtemps dans la famille : en tant qu’avocat, remporter un procès contre le jockey Yves Saint-Martin, pour le compte de mon oncle Philippe, qui avait parié, gagné mais avait vu son gain annulé car Saint-Martin avait pris du poids entre le début et la fin de la course. Le jugement a fait jurisprudence.

C’est type sympa, qui m’a fait penser physiquement à Michel Rocard. Il est le petit-fils de Rouault. Mais son côté austère m’intimidait, plus jeune.

Plus tard, alors que j’avais 12-13 ans, il est venu nous voir à Paris, à l’occasion de mon anniversaire et il m’a offert un microscope. Puis je ne l’ai revu que bien plus tard, lorsque je l’ai recontacté au moment où je me suis fait virer d’Encyclopaedia Universalis. Frédéric a accepté de me défendre et a réussi à obtenir gain de cause rapidement, en évitant les prudhommes. Il m’a donné de très bons conseils. A ce moment-là nous avons déjeuné deux ou trois fois ensemble. Il est venu dîner chez moi. Je me souviens qu’il a apporté deux bouteilles de mission Haut-Brion en m’expliquant « ça doit être pas mal ».

Vers le début des années 2000, il m’a mis en contact avec sa fille Anne, qui voulait discuter de questions de boulot. On a déjeuné une fois, on s’est écrit un peu puis perdus de vue.