Jean-Pierre Peychieras

6 Jan 2014 | Portraits | 0 commentaires

Jean-Pierre Peychieras devrait avoir sa statue sur la place de Pompadour. C’est lui qui nous a fourni le local.

Tout se passe un été, vers la fin des années 80. On a un groupe de rock, Boris Désâstre. Il y a Olivier Villepreux et moi, puis des amis de Toulouse, et aussi Vincent Maury. On cherche un endroit pour répéter. Jusqu’ici on s’était débrouillés pour s’installer chez moi, mais mes parents sont là, ça ne sera pas possible.

Alors, je ne sais pas comment, au cours d’une conversation, Jean-Pierre nous dit qu’il y a une cave, sous une maison abandonnée appartenant à son grand-père, et qu’on pourrait l’aménager.

Trois jours de travail plus tard, tout est déblayé. On a l’électricité, un tapis, quelques fauteuils, des caisses pour s’asseoir. On peut commencer à répéter. Très vite, les curieux commencent à arriver et le local se transforme en squat, 24 heures sur 24.

Certains y dorment, comme Jerry, Thierry notre guitariste ou Vincent Lamort, notre chanteur. D’autres y passent leurs journées. L’heure de l’apéro devient très fréquentée. A la fin de la semaine on fait un concert, puis les vacances se terminent, mais la vie du local ne fait que commencer. Aménagé par Vincent et Jean-Pierre, le local devient un vrai salon où tout le monde se retrouve chaque soir. On y organise les anniversaires, les réveillons. Ca devient confortable; il y a des verres, un bar, une sono.

Je suppose qu’à l’époque du local, les bars de Pompadour ont dû constater une baisse de leur chiffre d’affaires. Heureusement pour eux, la maison abandonnée a été vendue, puis détruite par les pelleteuses. Aujourd’hui c’est la station-essence de l’Intermarché qui se trouve à l’emplacement du local.

Sinon Jean-Pierre est le fils de monsieur Peychieras, dont les cars sillonnent la région. C’est lui qui assurait le ramassage scolaire. Petit garçon j’enviais un peu Jean-Pierre qui avait la chance de vivre dans un garage rempli de cars.

On s’est vus des centaines de fois, on a passé des soirées, des réunions de courses, des apéros, des soirées en boite, des soirées au local… Encore un visage indissociable de mon enfance, de mon village, encore une personne dont je trouve naturel de penser que je la reverrai forcément parce qu’on se croisera à Pompadour.