Derrière chez ma mamie, juste de l’autre côté de la rue, vivait la Mot. Je ne sais pas pourquoi on l’appelait comme ça (ni si ça s’écrirait comme ça). Je sais qu’elle s’appelait madame Peyramaure, mais tout le monde l’appelait la Mot.

C’était une vieille dame, petite et voûtée. Toujours habillée en noir. Vaguement inquiétante pour l’enfant que j’étais, même si elle était très gentille. Je ne comprenais pas toujours ce qu’elle disait.

Elle apportait des oeufs, des légumes, des fagots de petit bois.

J’ai appris des années plus tard que ma mère l’aimait bien, qu’elles discutaient parfois. Elle m’a raconté la vie de la Mot. Mais ma mère m’a raconté la vie de tant de gens que j’ai oublié celle-ci.