Suzanne Dutheillet Lamonthézie est mon arrière grand-mère. Lorsque j’étais enfant, elle vivait dans une maison voisine de celle de mes grands parents. Les deux maisons partageaient leur jardin avec l’étude de notaire, occupée par mon grand-père, et auparavant par mon arrière grand-père.

Elle m’aimait bien, parce que si les choses avaient suivi leur cours, mon père serait devenu notaire après le sien, et moi après lui. Bref, j’étais l’héritier. C’était une vieille dame très gentille. Je l’appelais grand-mamie, elle avait toujours des bonbons à me donner, dans le tiroir de sa commode. Et dans les étages de sa maison, c’était la caverne d’Ali Baba : des cartons à chapeaux, de vieux vêtements. J’aimais beaucoup y aller. Mais je n’avais pas vraiment le droit : ma mamie me disait que c’était trop sale.

J’ai appris plus tard que ma mamie n’aimait pas sa belle-mère.

Plus tard, elle est allée à la maison de retraite, où elle est décédée en 1977.

C’est par d’autres membres de la famille, qui l’avaient bien connue (tante Elizabeth, Madeleine Blanc, Suzette Kovanyko), que j’ai appris que mon arrière grand-mère était une femme vive, pleine d’humour, attachante et à l’esprit indépendant. Du coup je me suis intéressé à elle : lorsque mes grands parents sont décédés à leur tour, et qu’il a fallu vider leur maison, j’ai récupéré une caisse pleine de papiers de grand-mamie : tous ses agendas, et sa correspondance qu’elle a gardée tout au long de sa vie. Je n’ai regardé que quelques papiers, mais un jour si j’ai le temps je plongerai dans cette histoire.

j’ai également récupéré trois de ses cahiers d’écolière, dont voici une image. Elle était âgée de 13 ans.