Monsieur Couhadon

19 Juin 2014 | Enigmes, ephémères, perdus de vue, Les gens | 0 commentaires

A une époque, il y avait deux quartiers commerçants à Pompadour : la rue principale qui part de la place du château; et la place de la poste, en bas de l’allée des marronniers.

Aujourd’hui, tous les commerces de la place de la Poste ont fermé. La boulangerie, l’épicerie, et surtout la boucherie de monsieur Couhadon.

C’était une minuscule boucherie, d’une propreté impeccable. Monsieur Couhadon y travaillait avec ses deux employés : monsieur Evodio (je pense que ça s’écrit autrement), et monsieur Donzeau. Ils portaient tous trois un tablier blanc, sur une chemise à carreaux vichy. En tout cas, dans mon souvenir.

Nous habitions dans le bas du village. Et ma grand-mère aussi. Donc nous étions clients de monsieur Couhadon. J’y allais avec ma mamie, acheter les cervelles d’agneau et les foies de veau qu’elle me préparait. Mais ce que je préférais, c’était la cérémonie du steack haché. Le hachoir électrique dans lequel on mettait le steack, puis l’espèce de moule dans lequel monsieur Couhadon récupérait la viande hachée pour former la galette, qu’il enveloppait entre deux feuilles de papier sulfurisé, avec des gestes lents et précis. Comme s’il disposait d’un temps infini pour réaliser le steack haché parfait.

Aller chez monsieur Couhadon acheter un steack haché, c’était la garantie d’avoir une purée de pommes de terre. Faite par ma mamie ou par Aline. C’était la garantie d’être au paradis.

Je ferai une fiche sur monsieur Donzeau, qui est resté à Pompadour; j’associe monsieur Evodio à celle-ci car je ne sais pas ce qu’il est devenu, je ne me souviens que de son nom.