Guénola de Chelle

16 Sep 2014 | Enigmes, ephémères, perdus de vue | 0 commentaires

Lorsque je suis arrivé chez Réservoir-Prod, une nouvelle émission quotidienne était en cours de préparation, présentée par Jean-Luc 2larue, en direct, chaque jour sur France2.

Guénola était la jolie fille qui co-présentait l’émission. Très jolie en effet. Mais pas seulement. Elle venait de France3 où elle était journaliste, connaissait plein de choses, et, contrairement à beaucoup de gens dans cet univers, ne semblait pas rêver de faire de l’antenne à tout prix. Elle avait même un certain recul par rapport à son rôle et n’imaginait pas une seconde se contenter de faire la potiche, même si elle jouait son rôle de faire valoir honnêtement.

Elle faisait partie des membres de l’équipe avec qui il était agréable de travailler : elle n’oubliait jamais de me préparer les infos à mettre en ligne, prenait le temps de discuter deux ou trois minutes. Bretonne, elle venait du coin de l’Ile de Houat, dont elle aimait parler et où elle retournait le week-end.

Malheureusement, au bout de deux mois, l’audience de l’émission n’étant pas satisfaisante, le format a été réduit et Guénola a fait partie de la bonne dizaine de personnes qui ont dû quitter l’équipe. Une charrette, à la télé, c’est rapide : réunion générale. Annonce des changements de l’émission, puis chacun passe voir Jean-Guy dans son bureau pour les modalités pratiques, puis Jean-Luc, pour les plus chanceux. Le lendemain, y’a plus personne et la vie recommence avec la nouvelle équipe.

C’est la routine, et après trois ans à Réservoir-Prod, j’étais habitué à ces départs, et aux arrivées, aussi, à chaque nouveau projet, qui font qu’on revoit souvent les mêmes têtes (et qu’on comprend le sens du mot « intermittent ».

Mais là, le jour du départ de Guénola, c’était ma première fois, je me souviens que je suis rentré chez moi un peu impressionné.

Je l’ai croisée dans l’escalier quelques jours plus tard, elle m’a dit qu’elle partait se reposer un peu en Bretagne et que finalement, elle n’était pas forcément mécontente de revenir à du « vrai » journalisme… Je ne l’ai pas revue depuis.