Madame Perez a été ma prof d’espagnol au collège Stanislas. Je ne me souviens pas d’un autre prof d’espagnol, je suppose donc, même si ma mémoire peut me trahir, qu’elle m’a eu comme élève sans interruption de la troisième à la terminale (c’est en troisième qu’on commençait la deuxième langue ? Ou bien en cinquième ? Misère, je ne me souviens de rien en fait, je ferais mieux d’écrire un blog sur mon futur…).

Les cours de langue, ces petites parenthèses où l’on parle autrement, m’ont toujours plu. Après le bac, j’ai continué à apprendre des langues par mes propres moyens : italien, allemand avec la méthode Assimil, Russe en sciences éco, latin en philo, chinois ensuite… Juste pour le plaisir. Je ne parle aucune de ces langues, mais j’aime la gymnastique qui consiste à transposer ma pensée dans un autre code. Quand j’en suis capable.

Par conséquent, j’aimais bien l’espagnol. J’aimais particulièrement l’espagnol, parce qu’il me semblait très similaire au patois limousin que j’avais souvent entendu dans mon enfance. Les tournures de phrases ressemblaient à celles qu’on utilise en Corrèze et pas à Paris. C’était une lanque qui m’a tout de suite paru familière. J’aimais bien madame Perez  aussi. Je n’ai pas de souvenir particulier ni d’événement marquant, mais je me souviens de sa patience, de son accent espagnol lorsqu’elle parlait en français, du son de sa voix qui répétait inlassablement les mêmes phrases, des lectures de passages de Cent ans de Solitude ou de Tirso de Molina, ces longues heures à la fois agréables et un peu ennuyeuses passées à entendre et répéter de l’espagnol.