Je ne suis pas certain à 100% que madame Brès soit le nom de la prof de maths à laquelle je pense.

Je n’étais pas bon en maths. J’ai souvent eu des profs que je n’aimais pas, en sixième, puis en cinquième, puis à nouveau en terminale. C’est peut être pour cette raison.

Madame Brès faisait exception. C’était une petite femme aux cheveux courts, frisés, à la tête ronde, plutôt jolie et souriante, douce et patiente. Je me souviens que j’étais un peu « amoureux » d’elle. C’est étonnant qu’il n’y ait pas de terme spécifique pour désigner cette attirance qu’un élève peut avoir, parfois, pour un professeur. Cette sorte de fantasme vaguement sexuel, vaguement fait d’autre chose, qui a pour vertu de rendre assidu, de faciliter l’écoute, de rendre plus faciles les efforts.

Madame Brès a été ma prof de maths pendant deux ou trois ans. Je faisais des efforts et j’étais assidu. Elle me donnait également des cours particuliers. Je me souviens que parfois, le mercredi, ça se passait chez elle, à côté de l’Ecole militaire. Un très bel appartement.

J’aimais bien ces cours. Je me souviens que c’étaient les années où on faisait les matrices, les équations du second degré, les systèmes d’équation. Je m’appliquais à recopier ce qu’elle écrivait au tableau, en imitant son écriture que je trouvais belle.

Ca n’a pas donné des résultats extraordinaires, sur le plan des résultats, mais ces après-midi de cours particuliers avec madame Brès me restent en mémoire, comme des souvenirs agréables, un peu flous, un peu troublants.