Laurent Louet

21 Avr 2015 | Les gens | 0 commentaires

A Club-Internet, il y avait deux rédacteurs en chef : Laurent Louët et moi.

Normalement on aurait dû être en concurrence, voire ennemis. Surtout au bout d’un moment, lorsqu’on dirigeait tous les deux la même rédaction. Ca n’a jamais été vraiment le cas. D’abord parce qu’il y avait largement trop de boulot pour deux; ensuite parce qu’on n’avait pas les mêmes goûts, pas envie de faire les mêmes projets. Puis parce que, même si on était très différents, on s’entendait bien au fond. Je crois que chacun d’entre nous comprenait que l’autre savait faire des choses dont on aurait été incapables.

Je n’ai jamais su quelle était la vraie répartition des rôles. Si je devais tracer une limite, je dirais que je m’occupais des sujets « web » et lui des sujets journalistiques et des partenariats. Mais en même temps, il arrivait que je travaille sur des sujets journalistiques (par exemple les élections) et lui sur des sujets Web (des partenariats avec d’autres sites).

Bref. Je ne sais pas et je ne saurai jamais comment les rôles étaient censés se répartir. Tout ce que je sais c’est que ça s’est très bien passé.

Laurent était journaliste sportif au départ. Un tchatcheur, un commercial, quelqu’un qui avait besoin de voir des gens, de faire des deals. Moi j’étais l’intello-geek, qui restait derrière son écran, gérait l’équipe, faisait des cahier des charges et apprenait à faire des sites Web. Pendant longtemps, tant que Club-Internet était installé à Neuilly, nous avions des bureaux face à face, nous avons appris à nous connaître. On travaillait tard, on était fatigués. Quand on n’en pouvait plus on parlait. Ca crée des liens.

On avait un autre point commun : l’âge. Nous faisions partie des rares personnes à avoir plus de trente ans, une femme, des enfants… Bref, une vie plus compliquée que les autres. Et aussi la passion pour Club-Internet, qu’on partageait avec les autres.

Bizarrement, en rédigeant cette fiche, je me souviens d’une conversation qui était totalement sortie de ma mémoire : un soir où Laurent était désespéré parce qu’un abruti avait embouti sa voiture en haut des Champs-Elysées, et qu’il ne savait pas comment il allait pouvoir payer les réparations. Le genre de problème qui devient insoluble quand on bosse plus de 10 heures par jour, qu’on a un enfant en bas âge et qu’on ne peut pas survivre sans sa voiture au quotidien. Je ne sais pas pourquoi je me souviens de ça plutôt que de tas d’autres anecdotes… C’est la loi de ce blog; je n’ai pas le temps de réfléchir : j’écris, puis je passe à la fiche suivante.

Laurent travaille au Figaro maintenant je crois. On se dit une fois de temps en temps qu’on va déjeuner ensemble, puis le temps passe et ça n’est toujours pas arrivé. Je ne doute pas que ça arrivera un jour. On a plein de beaux souvenirs à partager.