Lors de la création de l’émission quotidienne « C’est l’heure », pour laquelle j’ai été recruté chez Réservoir-Prod, nous avons mis en place un chat. Ca a été un cauchemar, car il s’agissait d’un truc en Java bricolé par Imaginet, qui ne fonctionnait jamais, et que j’ai fait refaire une bonne dizaine de fois pour qu’il devienne à peu près utilisable.
Mais bon, sur ce chat, des gens venaient, car Jean-Luc Delarue avait vraiment beaucoup de fans.

Et moi, je m’occupais du chat. Chaque jour, un peu avant l’émission, je m’installais dans un coin de la cabine des réalisateurs du studio 102 de la maison de la radio, puis j’animais le chat tout en surveillant que la diffusion vidéo en direct se déroulait bien. Et une fois l’émission terminée, je mettais à jour toutes les infos, je récupérais l’enregistrement de l’émission du jour pour le mettre en ligne, et je rentrais.

Bref. Sur ce chat, j’ai « rencontré » plein de gens aujourd’hui oubliés. Presque tous oubliés, sauf Soleille.

Soleille était étudiante, au Québec, et venait tous les soirs sur le chat. On a fini par devenir « amis », parler de tout et de rien. Puis au bout d’un moment on s’est mis à discuter en dehors des heures de l’émission, parfois pendant des heures chaque jour. Elle était très drôle, j’aimais beaucoup ses expressions québecoises. Cette « relation » était une sorte d’addiction, parfois envahissante mais souvent très drôle.

Ces échanges quotidiens ont duré un peu plus d’un an. Puis un jour, Soleille m’a dit qu’elle arrivait à Paris pour les vacances, qu’on pourrait prendre un verre. Je lui ai donné mon numéro, et je n’ai plus jamais eu de nouvelles.

Soleille restera à jamais une inconnue et je ne saurais jamais à quoi elle ressemblait. Je ne connais même pas son nom, mais j’ai davantage échangé avec elle qu’avec une grande partie des gens cités sur ce blog.