Edouard Levé

30 Mai 2015 | Connaissances, rencontres, réseau | 0 commentaires

J’ai rencontré Edouard Levé en CM2, à mon arrivée à Paris. Nous nous sommes suivis jusqu’au bac, parfois dans la même classe, parfois non. Souvent dans la même bande à jouer au foot. Vers la terminale, quand on commençait à sortir, on s’est retrouvés plusieurs fois dans des soirées. Je me souviens d’une nuit, rentrant d’une fête chez Vincent Cornet, où je marchais avec lui place Denfert-Rochereau. Il faisait doux, c’était le printemps. On est restés jusqu’au lever du jour à discuter, assis au milieu de la place, au pied du lion, face au boulevard Raspail, avant de rentrer chacun chez soi.

Je l’ai totalement perdu de vue, jusqu’au jour où, à la librairie du centre Pompidou, je tombe sur un petit livret de photos du village d’Angoisse. C’est en Corrèze, à quelques kilomètres de chez moi.

L’auteur du livret : Edouard Levé. J’ai alors commencé à m’intéresser à l’oeuvre de cet Edouard Levé, ses projets photographiques loufoques et intelligents, bien dans l’esprit de celui que j’avais connu.

Ce n’est que très tard, en 2003 ou 2004, que je suis allé à un vernissage d’une de ses expos, et que j’ai eu la confirmation que c’était bien le même Edouard Levé. On a discuté une petite demi-heure; on a prévu de se revoir. J’ai cherché un moment le village de Prozac, en Dordogne, dont on lui avait parlé et sur lequel il voulait faire un projet.

Puis le temps a passé.  Quelques années plus tard, j’ai appris son suicide. A la librairie du centre Pompidou : en tête de gondole, « Suicide », par Edouard Levé. Dans lequel le héros expliquait comment il allait se donner la mort.

J’étais certain qu’Edouard parlait de lui. C’était le cas. Ce type étonnant et touchant a fait de sa mort une oeuvre d’art.

Si Edouard Levé vous intrigue, il y a une page Wikipédia avec des liens vers ses oeuvres.

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Angoisse, par Edouard Levé