Muriel Berland m’a laissé un souvenir très fort sans que je sache pourquoi.
Peut-être parce qu’elle était très jolie. Surtout adolescente. Jolie et élégante, toujours très bien habillée.
Peut-être aussi parce que son père était un personnage impressionnant. Il tenait le salon de coiffure, juste au dessus des Remparts. Je le revois sur le seuil de sa boutique. Je me faisais couper les cheveux chez lui. Il est mort assez tôt, ça m’a frappé.
Peut-être à cause du charme incroyable de sa mère, Geneviève Jamisse. J’ai toujours trouvé qu’elle avait un sourire magnifique et une très belle voix.
La raison m’échappe, mais en tout cas il flotte autour de Muriel Berland une aura de mystère. Vaguement romanesque. Pourtant je n’ai jamais été amoureux d’elle.
Pendant longtemps je la croisais à Pompadour, généralement sur l’hippodrome. Elle venait régulièrement aux courses, car une partie de sa famille élève des chevaux. On se croisait, on se disait bonjour. Rarement plus.
A l’époque je passais presque toutes mes réunions de courses avec Philippe Bayle. Plusieurs années de suite nous avons élu Muriel Berland reine de l’hippodrome.
Puis elle a disparu du radar. Je ne la vois plus sur le champ de courses, donc je ne la vois plus du tout. J’ai eu des nouvelles car il m’est arrivé plusieurs fois de croiser sa mère : lorsque mes filles étaient petites, elles faisaient de l’équitation lors des vacances à Pompadour, et le fils de Muriel également. C’est sa mère qui l’accompagnait. On a passé quelques heures à regarder les enfants tourner dans le sable sur un poney. J’ai un doute d’ailleurs. Je me demande si ça n’est pas une fille. Je me souviens d’une histoire de sport-étude, de natation. Une fille qui faisait de la natation.
C’est vague comme information, je sais. Aussi vague que la raison pour laquelle je me souviens si bien de Muriel Berland.