L’amie d’enfance Facebook
Avec Nathalie Mégie, on est amis sur Facebook depuis quelques semaines. On se connaît. On se souvient l’un de l’autre. Je n’ai jamais eu besoin d’une photo pour savoir qu’elle était en maternelle avec moi.
Pourtant, je pense que, depuis cette époque, on a dû se croiser une vingtaine de fois tout au plus, et échanger seulement quelques phrases. On se dit bonjour, ça va, à bientôt.
Sur Facebook, depuis que nous sommes amis, on eu quelques échanges (joyeux anniversaire, commentaire sur une photo) qui, au total, doivent être aussi volumineux que toutes nos conversations depuis la maternelle.
Nathalie est pour moi un personnage familier. Elle fait partie du paysage rassurant, de la communauté, du village de mon enfance, elle figure dans ma galerie de portraits. Pourtant je ne sais pas grand chose de sa vie. Je sais, grâce à Facebook, qu’elle prend de belles photos des courses de Pompadour, qu’elle a des chiens, qu’elle vit à Pompadour.
Je ne sais pas quel est son métier, quelle est sa vie de famille. Maintenant, lorsque nous allons nous croiser, je pense qu’on prendra le temps de se donner ces nouvelles-là. C’est la magie de Facebook, quoi qu’en pensent les gens qui pensent que ça n’est pas « la vraie vie ».
Je crois me souvenir aussi que, lorsque nous étions à l’école, elle était un peu chipie. Fille, quoi. J’ai aussi quelques images qui me reviennent, lui courir après dans la cour de l’école, jouer à la marelle.