Christine Langlade était une petite fille pâle et blonde. C’est d’elle que j’étais amoureux dans la cour de l’école maternelle.
Je suis parti à Limoges, à Paris, j’ai eu d’autres amours. Mais le premier, on s’en souvient.
Aujourd’hui sa fille Camille a 19 ans. Elle est ravissante et très drôle. Elle est très amie avec ma fille Victoria. Elles sortent en boîte, partent en vacances. C’est Camille qui a poussé Victoria dans la piscine où son dernier iPhone s’est noyé.
Elles habitent à 800 mètres de ma maison. A ma connaissance Christine a toujours vécu à Pompadour, elle est pharmacienne. Aujourd’hui elle s’appelle Bourdarias.
La famille Langlade est immense. Il y en a partout dans Pompadour. Pour la plupart agriculteurs, respectés, bosseurs. Les près qui entourent ma maison sont entourés de pommiers appartenant à des Langlade. Je sais déjà que je vais avoir du mal à n’oublier aucun Langlade, sur ce site.
En oublier un peut-être, mais pas Christine, ni sa fille Camille. C’est un début…
Cette amitié entre ma fille et celle de Christine Langlade est l’un des aspects qui me fascinent dans les villages : mes amis sont les enfants des amis d’école de mon père, et ma fille est l’amie des enfants de mes amis d’enfance.
Cette permanence étonne, lorsqu’on vit en ville. Moi je la trouve plutôt émouvante. J’ai récupéré de vieux papiers dans les archives de mon grand-père qui était notaire, et on y trouve des contrats, des actes de vente, des reconnaissances de dettes datant de l’époque de la Révolution, entre des membres des mêmes familles : les Langlade, les Dutheillet, les Maury, etc.