Eric Boudy

6 Jan 2014 | Portraits | 4 commentaires

Petit, il était chiant. C’était le type que je n’aimais pas. Mais l’un des avantages de Pompadour, c’est que tu revois les gens, et tu as plein d’occasions de changer d’avis sur eux. Pour Eric ça m’a permis de découvrir, bien plus tard, à l’adolescence, qu’il gagnait vraiment à être connu.

Eric part de loin, il a longtemps rappelé qu’il venait d’une famille très modeste, voire pauvre. Alors il est « monté à Paris », il a réussi à trouver un job, puis à avancer, puis à se mettre à l’abri, puis à prospérer.

Pendant un moment, il partageait un petit studio avec Joël Reyrolle. Ils écoutaient du jazz, faisaient du sport. Je me souviens d’une soirée d’été là-bas, rue de Charenton, à écouter Keith Jarrett en buvant du vin. Il faisait chaud, on était en t-shirts et on parlait de musique.

Sa réussite est une belle revanche mais pas une vengeance : lorsqu’on le croise, c’est la fête, on parle, on rit, on boit. On rit beaucoup parce qu’il est hilarant. On boit beaucoup parce qu’il aime payer des tournées et qu’il faut bien rendre.

Un soir il m’a dit que l’un de ses rêves était d’acheter le petit château d’Eyparsac, pas loin de Pompadour, pour y passer ses vacances. J’adorerais l’avoir pour voisin (Eyparsac n’est pas loin de chez moi), mais c’est très bien aussi qu’il ait trouvé mieux à faire qu’acheter un château en Corrèze.

C’était pendant notre plus longue discussion, le soir du mariage de mon cousin Emmanuel Reillier. Une longue discussion sous les étoiles, avec lui et sa petite amie, qu’il a épousée depuis.

Je me souviens qu’elle est russe, mais j’ai oublié son prénom. Il me semble que c’est Olga mais ça me paraît trop simple de supposer qu’une russe ravissante dont on a oublié le prénom pourrait s’appeler Olga.

Edit 11 janvier : en relisant la fiche, je suis de plus en plus certain qu’elle ne s’appelle pas Olga. Aujourd’hui je pencherais plutôt pour Irina. Mais qui sait ?

Je me souviens aussi d’une soirée chez des amis, les Daude, où il avait été extraordinaire. Ca serait trop long à raconter, mais je sais que tous ceux qui étaient venus avec nous ce soir-là s’en souviendront.

Aux dernières nouvelles Eric vivait toujours à Paris, dans un bel appartement, avec Olga. Les dernières nouvelles directes remontent à 5 ou 6 ans, mais j’espère qu’il va toujours bien.