Françoise était l’amie de ma tante, Nanou. Elles passaient leur temps ensemble, et dès le berceau je leur servais d’alibi pour sortir se promener dans Pompadour, sous prétexte de me faire prendre l’air.

J’ai donc passé des heures aux Remparts et dans les autres cafés de Pompadour avant même de savoir parler, grâce à Françoise et Nanou. Je leur dois également mon premier accident, une chute de poussette après qu’elles m’aient laissé échapper dans une descente. Bref. Nanou a longtemps été ma grande soeur, et Françoise l’amie inséparable.

Plus tard, à Paris, lorsque Nanou venait habiter chez moi lorsque mes parents étaient en vacances, Françoise était de toutes les soirées.

Ensuite, elle a élevé seule son fils, Benjamin, qui est devenu très proche de mon petit frère Antoine. Bref, les Roger et les Reillier sont deux familles qui ne se quittent pas.

Je la voyais souvent, chez mon père, et au club d’équitation où elle emmenait encore Benjamin quand je commençais à y emmener mes filles. J’aimais beaucoup parler avec elle, elle était très drôle, très proche, très chaleureuse. Indispensable.

Un jour, on a appris que Françoise avait une tumeur au cerveau. Quinze jours plus tard, elle décédait. Elle devait avoir cinquante ans environ. Une partie de moi s’en est allée brutalement, avec Françoise.