Jean Roger

19 Jan 2014 | Proches | 0 commentaires

Jean Roger était tapissier à Paris, il venait à Pompadour pour les vacances avec sa famille. J’ai longtemps cru qu’on était cousins, tellement nos familles étaient proches.

Je pourrais écrire des pages sur Jean-Roger. Il est décédé depuis longtemps maintenant mais il ne me faut aucun effort pour me représenter sa silhouette, son grand corps un peu voûté, son regard particulier grossi par des lunettes à double foyer, son timbre de voix. Lorsque les Roger étaient à Pompadour, on savait où trouver Jean, le matin au Canari où il jouait au tiercé, le dimanche à l’hippodrome. L’été, c’est lui qui préparait les ponches pour toutes les soirées, et elles sont nombreuses, organisées par la famille et les amis.

Mon souvenir précis de Jean est encore enrichi par les récits de mon père, qui le fréquentait beaucoup lorsqu’il est arrivé à Paris pour faire ses études : il allait jouer au rugby au PUC où Jean entraînait les équipes de jeunes, il dînait chez Jean et Simone chaque semaine, et parfois ils sortaient aux Halles, à l’époque où les Halles étaient encore les Halles. Bref, en plus d’être un monsieur que j’aimais beaucoup, Jean Roger était une sorte de légende vivante pour moi.

La maison des Roger est une petite maison, au milieu d’une pelouse, sous de très grands arbres (aujourd’hui on parle de les couper car ils seraient dangereux). On passe devant lorsqu’on va du Bois-Vert au centre de Pompadour. Lorsque j’étais enfant, il y avait un tennis dans leur jardin; un tennis en terre battue. Comme ma maison, celle de Jean Roger a perdu son tennis, mais pour le reste elle est resté intacte et Simone, la femme de Jean, l’habite toujours. Je la vois régulièrement, lorsque je vais à Pompadour.