Leur maison se trouvait juste à la sortie de la rue du Bois-Vert, et je passais devant chaque matin en allant à l’école, mais si je me souviens d’eux, c’est parce qu’ils tenaient le magasin le plus intéressant de Pompadour : celui où on pouvait acheter des jouets. Notamment des pétards.

Les jouets, c’est quand j’étais petit. Lorsqu’on passait devant leur boutique, je réclamais toujours le droit d’aller regarder les jouets. Même pas dans l’espoir qu’on m’en offre un, mais parce que je les connaissais tous par coeur, je connaissais les prix. Et à chaque visite je mettais à jour les informations dans ma mémoire.

La boutique Bardon se trouvait sur l’allée des Marronniers. Pour ceux qui ne connaissent pas Pompadour, c’est la belle rue qui monte, en face du château. On y trouve les Remparts, le café principal avec sa grande terrasse. Et, juste à côté, l’emplacement de chez Bardon, aujourd’hui remplacé par une agence de la banque Tarneaud.

Plus tard, les Bardon sont devenus mes fournisseurs officiels de pétards à mèche. Avec Joël Reyrolle, on a eu une longue lubie des pétards. On ne pensait qu’à en acheter et on empoisonnait la vie du quartier. Notre lieu favori : une galerie sous les tribunes du stade, à l’intérieur de laquelle ils faisaient un boucan d’enfer. La difficulté était que s’il nous attrapait, monsieur Broche, le gardien du stade, allait nous confisquer les pétards.Il fallait donc faire le guet.

Monsieur et madame Bardon nous voyaient revenir dans leur boutique régulièrement. Ils nous accueillaient toujours avec sourire et gentillesse. Leur fille Laurence Bardon était à l’école communale dans la classe au dessus de la mienne.