Madame Lissard travaillait dans la maison de mon grand-père et de ma mamie, avec Aline. Je les ai vues tous les jours de mon enfance, je pense. Elle habitait une petite maison juste à côté de chez eux. Je ne sais pas si j’ai connu monsieur Lissard, en tout cas je ne me souviens pas de lui.
Je passais des heures à jouer dans le couloir à l’étage de chez ma mamie, à écouter madame Lissard et Aline se parler en patois, plaisanter. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elles disaient, mais je suppose que c’est parce que je les ai tant entendues qu’aujourd’hui je comprends pas trop mal le catalan, lorsque je vais à Barcelone.
Aline était celle que j’adorais. Madame Lissard était plus discrète, plus réservée. Jusqu’au bout j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à la voir et à m’arrêter parler cinq minutes avec elle, ce qui arrivait assez souvent car elle faisait partie des gens qui se déplaçaient à pied à Pompadour.