Anthony Augendre

29 Juin 2014 | Portraits | 0 commentaires

Anthony est arrivé à Club-Internet le même jour que moi. On était l’embryon de l’équipe éditoriale. Il avait été recruté à la demande de Guy Grember, notre directeur artistique des débuts, qui était un de ses amis.

J’étais arrivé depuis moins de 5 minutes, et on a commencé à bien s’entendre, il m’a montré ce qu’il avait commencé à faire, on a commencé à s’attaquer à notre premier projet : Jenna.

Jenna, pour Jenna de Rosnay, parce qu’elle était championne de surf et intelligente, et que, à l’époque (vous vous souvenez ?) on disait « surfer sur Internet ».

Jenna était donc l’annuaire de Club Internet. Un annuaire de sites. Le boulot ? Trouver les meilleurs sites et les ajouter à Jenna. Pour alimenter le portail de Club-Internet, créer de l’actualité.

Rapidement le problème qui s’est posé est qu’Anthony était stagiaire. Moi, je commençais à m’occuper de faire un outil un peu plus performant que Jenna, avec l’aide d’Arnaud Sahuguet. Un véritable annuaire, pas une simple liste de sites. Il fallait qu’Anthony puisse rester. On a donc demandé à ce qu’il soit embauché sur mon projet. La réponse a été longue à venir, mais on a gagné. Notre chef était Juan Antonio Hernandez, qui faisait totalement autre chose, et on était tous les deux totalement libres d’inventer noter métier.

La première chose qu’on ait fait est d’obtenir le changement du nom de notre projet, qu’on trouvait ridicule.

Notre projet s’est alors appelé « le meilleur du Net », un annuaire de 500 sites. On travaillait tous les samedis et dimanches, parce que les bureaux étaient moins pleins, et on avait une meilleur connexion. C’est là qu’on a commencé à prendre l’habitude d’aller manger à trois, avec Olivier Grange-Labat. Le plus souvent au MacDonald de l’avenue Charles de Gaulle, où se trouvaient nos bureaux. Les grands jours, on allait à la pizza Pino.

La version suivante du projet s’appelait Hachette.net. J’en ai pris la direction, Anthony était devenu le journaliste de Club-Internet spécialisé dans la musique.

On était dans une grosse boite, et c’était son premier job. J’avais dix ans de plus, j’étais son « manager » et j’avais une vague idée de comment naviguer dans ce genre de milieu… On ne s’est pas trop mal débrouillés, je crois.

J’ai plein de souvenirs avec Anthony. On a beaucoup ri; beaucoup parlé, beaucoup travaillé. Passé des soirées entières devant nos écrans côte à côte. Sa curiosité est sans limites. Il m’a fait découvrir un nombre incroyable de choses en musique, en graphisme, en littérature, en cinéma.

On a continué à se voir après mon départ de Club-Internet, puis lorsqu’il est parti à son tour. Il s’est marié, il a un enfant… La vie avance. On déjeune ensemble, ou on boit un verre environ une fois par an. Ca n’est pas assez, mais c’est toujours un bonheur.