Olivier Grange-Labat

24 Juin 2014 | Portraits | 0 commentaires

Au moment d’écrire la fiche d’Olivier, je me souviens de la page « About me » du site personnel qu’il avait réalisé sur Jimi Hendrix.

Cette page ne contenait qu’une phrase : « You already know too much about me ». Olivier n’est pas un type qui aime la lumière. Pourtant j’aurais plein de choses à dire sur lui.

Notamment, parce qu’il est la personne qui m’a permis d’oser apprendre à fabriquer des sites Internet. Il faisait partie des premières recrues de Club-Internet, il était le webmaster des différents sites dont nous avions la responsabilité. Il recrutait les développeurs, et le soir donnait à ceux qui le voulaient des cours d’HTML. Je me souviens, c’est lui qui m’a appris à faire les mises en page en tableaux. Puis à utiliser des frames. Oui je sais, c’était une autre époque…

Nous sommes devenus amis peu à peu. Ca a commencé un midi, où nous sommes allés ensemble à la Fnac acheter des livres avec un budget accordé par Fabrice Sergent. On a déjeuné ensemble, on a commencé à refaire le monde, on avait un point commun il me semble : on était tous les deux convaincus qu’Internet était précisément le truc qui allait nous permettre de refaire le monde. Et c’est une idée qui nous enthousiasmait.

On parlait aussi beaucoup avec Arnaud Sahuguet, qui m’aidait dans mes projets, un type vif, brillant, passionnant, qui est parti travailler chez Google plus tard.

Ce sont ces deux-là, et Anthony Augendre, qui ont été mes professeurs. Arnaud, parce qu’il m’a permis de comprendre comment réaliser un projet complexe. Anthony, parce qu’il m’a confirmé qu’Internet était une révolution culturelle encore plus que technique. Olivier, parce qu’il m’a permis de comprendre comment faire pour en tirer parti. Il m’a donné envie d’apprendre Unix, de lire Kernighan et Richie, d’acheter des bouquins pour me former. Si je suis un peu geek aujourd’hui, c’est parce qu’Olivier m’a montré qu’on pouvait être en même temps geek, classe, cultivé et aimer se marrer.

Plus tard, on a fait un groupe de reprises funk-rhythm and blues, Olivier à la guitare, moi au clavier et Nico Duteil (qui débutait à la basse). Pour notre première répétition, on a fait une reprise de « in the midnight hour ». Puis on a recruté Gael de Vos (batterie), Cedric Reischek (chant), Delphine Balle (chant)… et on s’est appelés Olga, en référence au site « Online Guitar Archive » où on trouvait nos partitions. On a joué ensemble pendant deux ans, on a recruté des cuivres, on s’est bien amusés, on s’est mieux connus. Une très belle période.

Aujourd’hui je ne vois pas Olivier très souvent, pas aussi souvent que j’aimerais. Aux dernières nouvelles il travaille encore au Monde Interactif, où il est depuis des années.

C’est nul.