Monsieur et madame Géraud tenaient, lorsque j’étais enfant, la pharmacie qui se trouve sur la place du château de Pompadour.
Ils vivaient rue du Bois-Vert, en haut de la rue, et moi en bas.
Des gens très gentils et souriants. J’étais impressionné car ils avaient une Land-Rover. Je n’en avais jamais vu auparavant, elle me semblait sortie tout droit de Daktari.
Plus tard, alors que je ne vivais déjà plus à Pompadour, les Géraud se sont séparés. Monsieur Géraud a gardé la pharmacie sur la place, et madame Géraud en a ouvert une autre, plus loin sur la rue principale. Je n’ai plus vu leur fille, Marie-Pierre, j’ignore ce qu’elle est devenue. La famille Frécot s’est installée dans leur maison.
J’ai réalisé un jour que la pharmacie de l’un, puis celle de l’autre, étaient occupées par d’autre pharmaciens. J’ai longtemps appelé ces deux pharmacies « chez monsieur Géraud » et « chez madame Géraud ». J’ignore totalement à quel moment ils sont partis de Pompadour, l’un et l’autre. Mais je vois encore leurs visages, leurs sourires, leur jardin.
Et la Land-Rover.