Jean-Patrick était dans ma classe au CM2 lorsque je suis arrivé à Paris, il était encore dans ma classe en terminale, lorsque nous avons passé le bac.
Résultat : des dizaines d’images et de souvenirs me reviennent quand je repense à « Thiollet ». Je me souviens de son briquet, un zippo. Ce briquet, qu’il conservait soigneusement, avait appartenu à son père, un militaire qu’il avait perdu très jeune et dont il parlait souvent. Je me souviens de sa mère, une grande dame avec beaucoup de classe, qu’on voyait souvent à Stan et que je croisais dans le quartier, car ils vivaient rue Madame. Je me souviens de sa soeur, que je croisais également très souvent dans la rue.
Je me souviens qu’il était à deux places de moi au Parc des Princes, le jour où on nous a emmenés voir Jean-Paul II. Entre nous deux, il y avait Nicolas Deschamps.
Je me souviens de la fois où je l’ai retrouvé, grâce à Facebook, il y a trois ou quatre ans. On ne s’était pas vus depuis le bac. On est tombés dans les bras l’un de l’autre. Il avait les cheveux blancs, on s’est racontés nos vies, tellement différentes : il a fait carrière dans l’armée, eu de nombreux enfants, fait le tour du monde… Un déjeuner très émouvant.
Il m’a retiré de ses amis Facebook il y a quelques mois, probablement parce que mes opinions sur le mariage pour tous ne sont pas les mêmes que les siennes et que j’ai posté quelques messages un peu tranchés.
Ca ne m’a pas empêché, avant-hier, de lui souhaiter bon anniversaire car il vient d’avoir 50 ans. Il m’a appris qu’il partait vivre à l’Ile Maurice dans quelques mois, et travailler dans le rhum… Comme quoi l’armée mène à tout.