Moïse a été portier à l’Expérimental, puis, plus récemment au Prescription Cocktail Club. Bref, on s’est vus des dizaines de fois. Bonjour à l’entrée, au revoir en sortant, quelques mots, et une petite conversation rapide en fin de mix, après la fermeture.

Car comme beaucoup de ses collègues, Moïse ne s’attarde pas. Il y a quelques mois, à l’automne 2014, un soir de pluie, je suis parti en même temps que lui… Il allait à Saint-Lazare prendre un train, et s’apprêtait à prendre un Vélib, alors je lui ai proposé de l’accompagner.

Pendant le trajet, il a eu le temps de m’expliquer : 2h fermeture du Presciption; 2h30 Saint-Lazare; s’il n’a pas son train attendre une heure; puis après un trajet de 30 minutes prendre un vélo, faire 25 minutes de vélo, arriver chez lui, se coucher sans oublier de mettre son réveil pour 5 heures car il faut repartir dans l’autre sens pour aller à son travail de jour. Et ce rythme à moins de 2 heures de sommeil par nuit, il le tient 5 jours par semaine. Le projet ? Tenir quelques années avant de lever le pied. Une vie de dingue. Pas si rare que ça. Moïse n’est pas le premier à m’expliquer ce genre d’organisation.