Avant même que je sache qui il était, Gouzon était une image pour moi : il était celui qui, sur son tracteur, passait la herse sur la piste de sable de l’hippodrome de Pompadour.

On le voyait arriver, prendre le tracteur garé toujours au même endroit, près de l’entrée de l’hippodrome, et faire deux tours de piste.

Plus tard, je lui ai parlé, pour la première fois, lors d’un déjeuner chez Roger et Marie Theillet, chez qui il était souvent invité. Il chassait avec Roger, et il était leur voisin. Mon père m’a appris alors qu’ils étaient amis depuis l’école; que Gouzon vivait, seul, dans une petite maison au milieu des arbres. Une maison au sol en terre battue. Je l’ai toujours entendu appeler « Gouzon ». Il n’y a qu’à la table des Theillet qu’il m’est arrivé d’entendre son prénom, mais je l’ai oublié.

Lorsqu’il est tombé malade, mon père a acheté sa maison en viager, ce qui lui a fait un revenu jusqu’à son décès.