Ca se passe à Toulon; je suis en train d’arriver à la gare où je vais reprendre le train pour Paris.
Un type m’aborde
— Bonjour, comment ça va ?
— Ca va bien, merci. Bonne journée.
Puis je reprends mon chemin.
— Non mais comment ça va depuis le temps ? Vous ne me reconnaissez pas ? Tarik. Le fils de l’épicier.
Je suis désolé mais je ne le reconnais pas. Je demande
— Où se trouve-t-elle cette épicerie ?
— A Montreuil, bien sûr.
Du coup, je commence à être sûr de mon coup
— Je n’ai jamais vécu à Montreuil, je suis désolé, vous avez dû me confondre avec quelqu’un d’autre.
Pas de chance :
— Tarik. Le fils de l’épicier à Montreuil. Bien sur que je vous connais. Et vous aussi vous me reconnaissez, je le vois bien. Vous avez honte ? Vous ne voulez pas me reconnaître ?
— C’est pas la question. Je ne vais pas me forcer à vous reconnaître pour vous faire plaisir.
Bon, ça continue un petit moment, mais faire des italiques et tout ça dans un blog c’est chiant, alors je résume.
Au bout d’un moment, l’ami qui était avec lui lui prend le coude
— Allez laisse Tarik, tu vois bien que c’est un raciste.
— Ouais t’as raison, pauvre con, casse-toi
Voilà. Si Tarik a sa place sur ce Blog, c’est justement parce que je ne l’avais jamais rencontré.
Et c’est précisément pour ça que je m’en souviens.