Les types du kebab de l’avenue Jean Jaurès

13 Mai 2015 | Connaissances, rencontres, réseau | 0 commentaires

L’avenue Jean Jaurès sépare Pantin et Aubervilliers. C’est une avenue large, où les voitures roulent vite, pas un univers pour les piétons. Mais c’est l’avenue sur laquelle se trouve le carrefour des quatre-chemins, un endroit vraiment fascinant.

Du côté Aubervilliers, à une centaine de mètres du carrefour; il y a un kebab où j’ai pris l’habitude d’aller. La première fois, je m’y étais arrêté avec Ann’Sophie Guilloux. C’était un jour de soleil. On s’aimait. Et on s’est arrêtés parce qu’un arbre poussait sur la façade de l’immeuble juste en face, parce qu’on cherchait une terrasse au soleil.

Je vous mets la photo de cet arbre qui pousse sur la façace, ça sera plus facile. En plus vous verrez comment l’avenue Jean Jaurès est infranchissable en de nombreux endroits, à cause d’un tunnel…  ici, sur la photo, la sortie du tunnel…

facade_arbre_pantin

Bref. Les deux types qui tiennent cet endroit sont souriants, sympas, accueillants. Ce sont deux jeunes, ils offrent un thé à la menthe bien chaud et amer, et leurs assiettes sont plutôt bonnes. Sans compter que lorsqu’il fait beau, leur terrasse est au soleil. J’y retourne donc régulièrement, dès que les beaux jours reviennent. Je m’installe avec mon ordinateur et je travaille une partie de l’après-midi. A la longue, ils me reconnaissent. Je fais un peu partie des meubles. Lorsqu’il n’y a pas de place libre en terrasse il y a toujours quelqu’un qui me laisse la sienne ou me propose de me mettre en face de lui.

A force, j’ai fini par connaître les habitués. Un jeune type, noir, très beau et souriant, fan du PSG, qui connaît par coeur le plan du métro. A chaque fois que quelqu’un doit aller quelque part, il lui explique, et il lui donne le temps de trajet. Il y a aussi un turc sportif fan de Galatasaray qui passe son temps sur son smartphone, et d’autres que je vois moins souvent, français, ukrainien, chinois, etc…. Ils s’installent, ils ne consomment pas forcément. Ils discutent, ils se donnent des conseils. L’autre jour, il y avait une grande conversation entre l’un d’entre eux et l’un des patrons sur ce qu’il faut faire quand ta femme te quitte. Ils se chambrent aussi. Le plus souvent autour du foot. D’ailleurs lorsqu’il y a un match, ils le regardent du coin de l’oeil, tout en continuant à discuter.

J’aime beaucoup les écouter. On entend de tout. Des conneries, des phrases belles, des expressions inconnues (ils passent souvent du français à leur propre langue, dès qu’ils sont avec un compatriote, ce qui arrive même si le nombre de nationalités est plutôt élevé). Aujourd’hui le turc a regardé passer une chinoise et il a dit d’un air pensif « C’est la plus belle fille que j’aie jamais vue à Aubervilliers. A Aubervilliers il n’y a pas de jolies filles. Il n’y a que des pauvres ».

En somme, là, sur l’avenue Jean Jaurès, j’ai trouvé un lieu de vie, et une annexe à mon appart pour travailler les jours de soleil.