J’ai reçu deux messages sur ce thème depuis que j’ai commencé à raconter mes souvenirs de Stan. J’ai perdu le premier, voici quelques extraits du second (je ne conserve pas tous les détails personnels ni les noms cités).

J’ai 52 ans et fréquenté Stanislas de la 7eme à la 3eme en 1976… ou je me suis fait virer.

Je suis arrivé sur ton blog en recherchant « mr xxx » sur Google. Personnage effectivement intriguant, que l’on sait décoder à notre âge ( « célibataire endurci » signifiant maintenant homosexuel)

(…)

Il a régné pendant ces années une sorte d’omerta sur ces personnages douteux, comme mr xxx et ses questions embarrassantes, mr xxx, animateur chargé de la vie culturelle, condamné en 2003 (qu’en 2003 !) aux assises à 8 ans de prison pour viol sur mineur, comportement déjà connu de notre temps, mr xxx le prof de judo, le folklorique abbé rené xxx qui invitait les femmes mariées à danser à la fête de l’école…etc

Je pense, qu’en toute logique, tu devrais évoquer cela sur ton blog. C’est un peu la face cachée et honteuse de Stanislas; l’ouverture au fille a du faire changer les choses depuis.

Ceci, sans volonté de vengeance mais je pense qu’à Stanislas, ces gens-là n’avaient  aucune psychologie ni pédagogie, en particuliers à l’âge rebelle de l’adolescence.

Je sais que tout ce qui est raconté là est vrai. Je le sais, car l’affaire de l’animateur condamné a fait l’objet d’un dossier très complet et très flippant que j’ai lu dans Libération à l’époque, et je le sais parce que rétrospectivement je suis capable de reconstituer un certain nombre de choses qui m’avaient échappé à l’époque.

Si je m’en tiens à mes souvenirs de Stan, tels que je les ai vécus, la vie était très simple pour moi : je me levais le matin pour retrouver mes copains et jouer au foot ou au ping-pong, ou au tarot, bref, des choses essentielles; et en échange je devais assister aux cours et essayer de ne pas être trop nul en maths et en physique (mes matières faibles). En dehors de ça j’attendais les vacances pour pouvoir retourner à Pompadour.

L’homosexualité, je ne savais pas ce que c’était, j’ai dû vaguement commencer à comprendre vers 15 ans. Je me souviens maintenant que je me faisais souvent aborder dans la rue par des hommes plus âgés qui voulaient m’offrir des pains au chocolat ou m’inviter en vacances en Grèce, je me souviens que certains prêtres de Stan posaient des questions tordues, et j’ai fini par comprendre, mais bien plus tard, de quoi il s’agissait. A l’époque, ça faisait partie des gens bizarres qu’on croise quand on vit dans la ville.

Sur le moment, cette face cachée et honteuse de Stanislas m’était invisible. J’aimais bien mes profs, j’aimais aller en cours, j’aimais bien mes amis, j’adorais jouer au foot dans la cour de récré (j’y restais le soir après l’école jusqu’à ce qu’on me vire, j’y retournais le mercredi…), j’étais totalement étranger aux rumeurs, et mes parents ne fréquentaient pas les réunions de parents d’élèves où ils auraient pu entendre parler de ce genre de choses.

Donc, si je m’en tiens à mon vécu, j’étais tellement naïf que ne peux pas aborder le sujet à l’occasion de telle ou telle fiche, je le fais donc de cette manière, sous forme de « réflexion ».

Je tiens à préciser que je n’ai pas remis les pieds à Stan depuis 1981, et que les deux personnes que je connais et qui l’ont fréquenté depuis ne m’ont jamais parlé de ce genre de problèmes…