Il y a deux catégories de filles bourrées qui viennent faire chier le DJ : celles qui sont bourrées et qui viennent me faire chier, et celle qui voulait me faire une pipe. La dernière méritait une fiche. Les autres seront entassées ici, et compteront pour 1.
J’ai eu un superbe exemple il y a quelques heures. Il me servira de trame.
En soirée
Début de soirée
« C’est toi qui mixes ? Ah cool je compte sur toi. Quand la musique est bonne je mets le feu au dancefloor ». Comment tu t’appelles, comment je m’appelle, qu’est-ce que tu fais dans la vie… etc.
Milieu d’apéro
– Alors DJ ? C’est quand que tu mets des trucs qui bougent ? J’ai le feu. T’aurais pas YMCA ?
– Non, là c’est l’apéro. On danse après
– Ah mais je t’assure tout le monde a envie de danser
– Ah bon ? C’est cool pour tout à l’heure mais pas pour tout de suite
– Regarde, y’a pas d’ambiance. Vas-y mets YMCA
– N O N !
5 minutes plus tard
– Elle : Alors je peux te dire que je ne suis pas la seule à vouloir YMCA. J’ai demandé à tout le monde et il y a au moins la moitié des gens qui veulent YMCA maintenant !
– Moi : (soupir) Bon OK le voilà.
J’interromps Wax Tailor comme un sagouin et je lance la daube. Trois personnes qui dansent. Et la furie du dancefloor qui bouge vaguement, un peu en rythme mais faut voir.
30 minutes plus tard
Comme prévu au bout de 5 tubes de disco en début de soirée (et que donc tu ne pourras plus passer après, alors qu’en fin de soirée c’est l’heure pour la disco) tout le monde en a marrre, mais tout le monde a envie de danser sur des trucs mieux du coup. Alors tout le monde vient faire chier le DJ avec ses suggestions. « T’as pas des trucs plus récents ? » « T’as pas du RnB ? » « T’as pas des trucs plus années 80? « (si si je l’ai entendue celle-là pas plus tard qu’hier).
Le grand plat
Et alors du coup y’a plus rien qui va, pas moyen de donner une direction au mix, y’a plus qu’à faire le gros dos et à enchaîner Rihanna avec Patrick Hernandez puis Barbiegirl en essayant de penser à autre chose et en attendant que la vraie soirée commence.
Et l’emmerdeuse ?
Elle est de plus en plus bourrée. Elle vient te voir toutes les trois minutes avec ses conseils et essaye de poser son verre sur le clavier du mac, elle se colle à toi, t’es obligé d’être aggressif pour l’éloigner plus de deux minutes, mais au bout de deux minutes elle a déjà oublié que tu l’as insultée et elle revient avec une nouvelle idée de tube naze.
La conne bourrée d’hier a été extraordinaire dans le genre. Elle est venue me demander « YMCA je te l’avais demandé tu l’as pas passé ».
« Si mais tu l’as pas entendu. Va t’asseoir regarde y’a une place sur le canapé. Et pose pas ton verre là merci. Et t’approche plus parce que tu vas tomber sur mon mac merci ».
Reprendre le contrôle
La seule méthode que j’aie trouvé pour reprendre le contrôle, c’est de passer 10 minutes de trucs nuls et qui ne vont pas ensemble, que j’interromps à peu près au milieu, bref d’aggraver encore mon cas. Au bout d’un moment tout le monde a arrêté de danser et oublié la musique tellement c’est la cata.
L’emmerdeuse a tellement bu que, soit elle s’est endormie quelque part, soit elle est malade, soit ces 10 minutes d’ennui lui ont fait prendre conscience qu’il fallait qu’elle rentre chez elle. Bref, tu es enfin libre ! Et c’est là que tu commences à passer les bons trucs, que les gens viennent danser au lieu de venir te voir, et que tu commences enfin le bon mix comme tu sais les faire.
Variante : dans un bar
Quand tu mixes dans un bar, l’emmerdeuse passe moins de temps à venir te voir : elle est avec des amis, parfois avec un type qui la drague vaguement. Du coup elle se fait autoritaire : elle te tend son iPhone en te disant : Passe ce truc c’est mortel tout le monde va adorer.
Et là tu fais le désolé : « ah sorry j’ai pas le câble mais je vais noter le nom pour la prochaine fois ».
Beaucoup d’emmerdeuses de bar viennent te demander de transformer l’Expérimental en Dancefloor.
Grand sourire : « ah je crois que tu t’es trompée d’endroit. Ici on ne danse pas sur de la musique commerciale ».
Bref. Cette fiche représente au bas mot une cinquantaine de personnes dont je pourrais retrouver le visage ou citer une phrase à la con. Je vais mettre le compteur à « 1 », histoire de ne pas gonfler artificiellement les statistiques et de me réserver le droit d’en rédiger quelques unes si je suis d’humeur.